Des systèmes de collision pour aider les participants dans la Transat Jacques Vabre
Ils doivent d’abord affronter les voies maritimes les plus fréquentées du monde dans la Manche et ses puissantes marées, puis traverser le golfe de Gascogne. Il existe donc un risque de collision non seulement avec les navires, les bateaux de plaisance et de pêche, mais aussi avec d’autres objets dans l’eau, qu’ils soient identifiés ou non. Ils sont d’autant plus difficiles à repérer par les équipages en course qu’ils ne sont que deux à bord.
Remédier aux Limites de la Technologie des Systèmes de Collision Maritime
Les aides électroniques destinées à prévenir les collisions en mer ne sont pas nouvelles. Le radar est la technologie la plus répandue, puisqu’il est utilisé sur les bateaux de plaisance depuis les années 1970.
Au cours des 20 dernières années, la localisation des navires par le système AIS est devenue la norme sur les yachts du monde entier. La position des navires peut ainsi être affichée visuellement, superposée à une image radar ou à un logiciel de routage, ou encore dans un logiciel informatique autonome, voire une application pour téléphone.
Cependant, les deux systèmes présentent des faiblesses : l’AIS n’est pas infaillible et certains navires ne l’ont toujours pas à bord ou ne l’ont pas activé. Le radar fonctionne bien dans les bonnes conditions, mais il suppose que l’appareil soit correctement réglé et suffisamment puissant. Il ne permet pas de repérer les petits objets ni les objets qui dépassent à peine la surface de l’eau.
Systèmes de Collision SEA.AI : La Sécurité Grâce à l’Imagerie Avancée et à la Prise de Décision Intelligente
Les systèmes de collision SEA.AI utilisent une technologie supplémentaire pour compléter la technologie existante.
Conçu par Raphaël Biancale, SEA.AI utilise l’imagerie visuelle et thermique d’un réseau de caméras légères qui sont par la suite montées en tête de mât. Son algorithme compare ces données avec une vaste base de données d’environ 9 millions d’objets, en croissance continue depuis 2018. Ces objets comprennent les bûches, les conteneurs, les bouées, les petites embarcations comme les bateaux de pêche et les icebergs.
Les images visuelles et thermiques sont comparées à cette base de données pour d’identifier l’objet flottant caractéristiques et fournissent ensuite des informations sur le risque de collision afin que le capitaine puisse décider de prendre ou non des mesures d’évitement. SEA.AI Competition peut également s’avérer très utile en cas d’incident impliquant un homme à la mer, en particulier la nuit.
Compte tenu de l’importance de la prévention des collisions, non seulement de la gravité potentielle ou même de la nature mortelle de tels incidents, mais aussi des effets potentiellement profonds sur les performances d’un voilier de course, l’utilisation de SEA.AI est considérée comme vitale par les skippers en équipage réduit qui participent à la Transat Jacques Vabre, en particulier dans les classes les plus importantes. Il équipe tous les Ultims et plus de la moitié de la flotte IMOCA. Certains en dépendent tellement qu’ils ne quittent pas le quai sans qu’il soit allumé.
Clarisse Crémer à propos de SEA.AI
Clarisse Crémer, skipper de l’IMOCA L’Occitane En Provence, explique : « J’ai utilisé le système de collision SEA.AIsystème de collision depuis le Vendée Globe 2020 et je l’ai récupéré sur mon nouveau bateau. Je me souviens que lors de mon précédent Vendée Globe, alors que je me trouvais dans l’océan Indien, je suis tombé sur un baril d’essence – il n’était pas exactement sur mon chemin, mais il a été détecté par SEA.AI, même dans des vagues assez importantes. Je suis rapidement sorti pour aller voir de plus près. J’ai pu voir passer juste à côté du bateau. J’étais soulagé de voir qu’il n’allait pas me heurter, mais aussi heureux qu’il ait été repéré. [Je suis heureux qu’il existe, c’est un outil formidable et j’espère qu’il continuera à s’améliorer dans les mois et les années à venir.
Jack Bouttell à propos de SEA.AI
Jack Bouttell est d’accord. Récemment, il a remporté l’Ocean Race en tant qu’équipier de 11th Hour Racing. Ce samedi, il partira en tant que co-skipper avec Sam Davies sur Initiatives Coeurs. Il déclare à propos de SEA.AI : « C’est un produit très important pour nous. La vitesse à laquelle ces bateaux se déplacent aujourd’hui et le fait que le cockpit soit entièrement fermé sont des facteurs importants pour la protection, mais nous n’avons pas toujours la meilleure visibilité. Tout avertissement préalable est un atout majeur. Il semble qu’il y ait de plus en plus de choses qui flottent dans l’océan malheureusement, alors tout ce qui peut nous aider à éviter cela est un grand avantage.
Alan Roura à propos de SEA.AI
Alan RouraLe skipper de l’IMOCA Hublot ajoute : « J’utilise SEA.AI depuis deux ans. Il était sur mon bateau quand je l’ai acheté à Alex Thompson. Nous avons eu une très bonne expérience lors de la course Guyader Bermudes 1000 milles en début d’année : Nous étions au portant, notre AIS ne fonctionnait pas vraiment et il a commencé à émettre des bips à 30 mètres d’un gros bateau de pêche. Nous avons juste eu le temps de changer de cap et nous sommes passés à une dizaine de mètres de lui. S’il n’avait pas fonctionné, nous l’aurions percuté. Donc, ça marche… »
Gérard Veniard à propos de SEA.AI
Gérald VeniardLa Mie Câline, co-skipper d’Arnaud Boissieres sur l’IMOCA La Mie Câline, explique : « Le système est de plus en plus performant. Il y a une petite alarme sur l’écran principal du cockpit qui émet un léger bip, comme l’écho d’un sous-marin. Lorsque l’alarme retentit, nous vérifions immédiatement devant le bateau, car il peut s’agir de n’importe quoi, comme un voilier ou un bateau de pêche, dans un rayon de 600 à 800 m. C’est un avertissement utile. C’est un avertissement utile. Nous sommes satisfaits de tout système qui nous aide à éviter les objets. Nous avons plusieurs systèmes, dont le radar, l’AIS et SEA.AI en haut du mât. Plus nous avons de systèmes et d’alarmes, moins nous risquons d’entrer en collision avec des objets ».
Sébastien Marsset à propos de SEA.AI
Sébastien MarssetLe skipper de l’IMOCA Foussier confirme : « J’ai beaucoup de souvenirs de moments où c’était utile parce que ça arrive régulièrement. Par exemple, lorsque nous revenons d’un entraînement avec le Pôle Finistère Course au Large, nous passons souvent devant Le Guilvinec. Il y a beaucoup de bateaux de pêche, des bateaux de moins de douze mètres. Ils n’ont pas forcément d’AIS. Nous avons donc parfois vu des bateaux grâce à SEA.AI. Je me souviens encore de ce que Sam Davies m’a raconté le long des côtes africaines dans la Jacques Vabre 2021, où ils ont évité une grave collision. Grâce à cela, je suis très content d’avoir un bateau équipé et de pouvoir m’y fier.